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Améliorer l'accès au dépistage du Covid-19 en Afrique de l'Ouest grâce aux tests rapides antigéniques

Restitution des résultats des études ECOVAN/ECOVAM

29 juin 2022 |  Infos

MALINIGERRenforcement des systèmes et services de santéSuivi-ÉvaluationNotre action contre la pandémie Covid-19


Les études ECOVAN/ECOVAM au Mali et au Niger ont évalué l'introduction des tests antigéniques pour le dépistage du COVID-19, associée à une stratégie de triage des patients et patientes symptomatiques.

La stratégie de triage médicale a permis :

  • +360% de cas suspects détectés à qui proposer un test antigénique rapide

Les tests antigéniques ont été :

  • bien acceptés par les soignants et par les patients
  • efficaces : +170% le nombre de cas Covid-19 détectés par rapport au test PCR
  • fiables : 90% des tests rapides antigéniques confirmés par une PCR

Selon les chiffres du Centre de contrôle et de prévention des maladies du continent (Africa CDC), l'Afrique comptabilisait, au 13 juin 2022, plus de 11 millions de cas d'infection depuis le début de la pandémie et 253 581 décès. Un bilan qui, selon les statistiques de l'OMS, pourrait être 7 fois supérieur, en raison principalement d'un très grand nombre de malades asymptomatiques et d'un grand manque de moyens de dépistage observé sur le continent depuis le début de la pandémie.

En effet, d'importants défis restent à relever pour lutter efficacement contre la pandémie de Covid-19, et notamment doter tous les niveaux sanitaires (des hôpitaux universitaires jusqu'aux cases de santé) de moyens de dépistage efficaces pour continuer à surveiller et contenir la pandémie et référer les cas graves vers les hôpitaux.

 

Tester de nouvelles stratégies de dépistage

Les études ECOVAM/ECOVAN ont été mises en œuvre au Mali et au Niger avec le soutien de FIND,  en 2021, pour tester une nouvelle stratégie de dépistage du Covid-19 dans 15 établissements de santé à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, en capitale et en région. La majorité de ces centres étaient dépourvus de moyens de diagnostic de cette pathologie. En effet, avant cette étude, le diagnostic du Covid-19 reposait sur le test PCR, disponible uniquement dans quelques laboratoires, tous situés en capitale, à Bamako et à Niamey. Par ailleurs, la majorité des tests PCR était réalisée pour des motifs de voyage et seule une minorité des personnes suspectées d'être infectées par le Covid-19 étaient identifiées dans les établissements de santé.

La stratégie de dépistage des études ECOVAM/ECOVAN a été basée sur un triage systématique des patient·e·s se présentant pour des consultations médicales de routine ou d'urgence dans les établissements de santé participants à l'étude. En cas de symptômes, un test antigénique était proposé aux patient.e.s concerné.e.s.

 

Tests antigéniques, une solution efficace, plus adaptée que le test PCR

La mise en place de cette stratégie a permis d'augmenter de 170% le nombre de cas Covid-19 détectés par rapport au test PCR, démontrant au passage l'importante circulation du virus dans les communautés, dans la capitale comme dans les régions avec une prévalence s'élevant jusqu'à 27 % au Mali où l'étude a permis par ailleurs de documenter les premiers cas de Covid-19 hors capitale, dans le district de Fana.

En plus d’être faciles à utiliser, les tests rapides ont été bien acceptés par les soignant·e·s et les patient·e·s, améliorant ainsi la rapidité de la prise en charge des patient·e·s intecté.e.s par le COVID-19.

 

+170% du nombre de cas Covid-19 détectés grâce à l'utilisation des tests antigéniques par rapport à la PCR pendant la période de l'étude

 

«  L'arrivée du projet Ecovan a permis d'améliorer notre prise en charge du Covid-19. L'introduction des tests de détection rapide a permis de réduire d'abord, la durée, entre le test et les résultats. Il faut au grand maximum une demi-heure, alors que si on se rappelle au début de la pandémie, il fallait attendre une équipe pour faire le prélèvement, ensuite envoyer les prélèvements dans un centre de recherche,  attendre que le résultat se fasse, et à l'époque il y avait énormément de prélèvements, donc ça pouvait prendre jusqu'à 24h. Donc pendant 24h, le patient était prélevé, il sait qu'il est suspect mais il ne sait pas s'il est positif ou négatif et il vit dans ce stress pendant 24h, donc c'était vraiment très dur pour les patients, mais c'était également dur pour les personnels de santé, parce que nous même pendant 24h on ne savait pas quelle décision prendre pour ce patient. » Dr Eric Adehossi, Responsable de la Commission nationale de prise en charge Covid-19 au Niger

 

 

 

Ce dispositif a également permis de dédramatiser le Covid-19 dans les établissements de santé : « Avant, on hésitait, parce que ça générait des complications : tu t'exposais au temps d'attente, au mécontentement des patients impatients. L'attente était insupportable pour le patient et pour le soignant, on tendait à rassurer « non ce n'est sûrement pas le Covid-19 ». On minimisait, on pensait à autre chose. » rapporte un personnel soignant d'un centre appuyé par le projet au Niger.

 

Les tests antigéniques, une solution fiable

L'étude ECOVAN/ECOVAM a permis par ailleurs de confirmer la fiabilité des tests antigéniques par rapport au test PCR. Menée en étroite collaboration avec le Centre de Recherche Médicale et Sanitaire au Niger (CERMES), tous les tests antigéniques réalisés au Niger ont été doublés d'un test PCR pour mesurer leur fiabilité, démontrant ainsi un taux de fiabilité de 9/10 des tests antigéniques. Des résultats similaires ont été obtenus au Mali pour les patients qui ont bénéficié d'un test PCR de confirmation.

 

90% des tests rapides antigéniques ont été confirmés par le même résultat en PCR.

 

Un système de triage optimisé

La mise en place d'un triage médical systématique lors de la consultation a permis d'augmenter de 360% le nombre de cas suspects de COVID en comparaison avec le système de tri à l'entrée de la structure de santé au Mali. L'utilisation des critères OMS de COVID-19 dans le triage, a permis d'augmenter de 30 à 50% le nombre des personnes suspectes de COVID-19 au Mali et au Niger respectivement. En effet la recherche des signes de COVID se limite souvent à la recherche de toux et de fièvre alors que les symptômes du COVID-19 sont très nombreux. Au Niger, une application informatique sur tablettes paramétrée sur la base de ces critères OMS d'identification du Covid-19, a été mise en place pour assister le personnel soignant dans la détection de symptômes et donc de cas suspects.

+ 30 à 50 % du nombre de cas suspects détectés grâce à l'utilisation de l'application des critères de l'OMS

 

+ 360% du nombre de cas suspects détectés grâce à la mise en place d'un triage médical systématique.

 

Bien que l'accès au diagnostic ne soit qu'une étape dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, les résultats de cette étude démontrent que les tests rapides antigéniques sont un moyen fiable, efficace et facile d'utilisation adapté à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, y compris dans les centres de santé communautaires pour continuer à dépister massivement et ainsi garder de l'avance sur la pandémie comme le souligne Dr Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique: « Les tests nous donnent la possibilité de surveiller le virus en temps réel, de suivre son évolution et d'évaluer l'apparition de nouveaux variants. Si nous voulons garder une longueur d'avance sur la COVID-19, les pays doivent intensifier le dépistage, la recherche des contacts et la surveillance »

Lire l’article de l’OMS – Afrique


Pour en savoir plus : consultez la fiche projet

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