Solthis Solidarité Thérapeutique et Initiatives pour la Santé

La santé est un droit
Y accéder est vital

Portrait : nos citoyens solidaires

Recontre avec Dr Yassine Kalboussi

22 février 2022

TUNISIERENFORCEMENT DES CAPACITÉSLutte conte le VIH / Sida

Le Dr Yassine Kalboussi est un médecin tunisien avec une formation universitaire en santé publique et santé internationale. Depuis 9 ans, il travaille avec plusieurs organisations au niveau local, régional et international, en tant que staff, consultant ou volontaire (MSF, OMS, TunCPH). Après 4 ans en Suisse, il est retourné en Tunisie où depuis 2 ans il  travaille principalement avec des ONG ou des programmes nationaux de santé, dans les domaines du VIH et la tuberculose.

Nous avons parlé au Dr. de son expérience avec Solthis et de l’assistance technique sur laquelle il a travaillé.

 

Comment avez-vous connu Solthis ? Et comment êtes-vous devenu consultant·e pour Solthis ?

J'ai été approché par l'équipe de Solthis dans le cadre de l'assistance technique pour la cartographie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en Tunisie, financée par Canal 1 – l'Initiative, qui s‘est étalée entre 2020 et 2021, et dont le bénéficiaire principal était l'ONG Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+).

L'ATP+ est une association à but non lucratif. Crée en 2014 et sous bénéficiaire du Fonds Mondial, elle est un des acteurs majeurs engagés pour la lutte contre la discrimination en Tunisie. Depuis sa création, l'ATP+ milite pour le respect et la dignité des personnes vivant avec le VIH et les populations à risque en Tunisie. 

L'ATP+ est donc un acteur clé dans le domaine de l'accompagnement et la prise en charge des PVVIH en Tunisie. Son action est centrée sur le droit des minorités à risque, notamment des femmes et jeunes filles (victimeVVI de violence, familles monoparentales, femmes isolées, travailleuses de sexe, femmes SDF, femmes rurales…), les LGBTQI++ et les adolescents affectés par le VIH/SIDA. ATP+ œuvre actuellement au niveau des grandes villes côtières et au Sud de la Tunisie à travers ses deux antennes, celle de Tunis et celle de Monastir.

 

Quelques résultats clés de l'assistance technique  

Un nombre important de perdus de vue

Depuis un certain temps, la riposte en Tunisie est devenue beaucoup plus communautaire, et elle se lance donc dans des innovations et dans des approches basées sur les droits humains. Dans ce contexte, les ONG comme ATP+ sont les structures les plus importantes dans cette réponse à l'épidémie.

Parmi les PVVIH, 19% ont été perdues de vue ; 19% sont déclarées décédées ; 7% sont considérées comme transférées ailleurs ; et  55% sont actuellement suivies.

Entre les 4 centres publics de la Tunisie, le pourcentage des PVVIH actuellement suivies varie de 41% à 59%. Parmi les PVVIH inscrites aux soins qui sont toujours en vie et qui n'ont pas été pas transférées à l'étranger, le pourcentage des PVVIH qui sont actuellement suivies dans les structures de prise en charge nationales est de 69%. Ce pourcentage varie entre 52 et 74% selon les hôpitaux.

Une bonne prise en charge clinique

 Le pourcentage des PVVIH incluses aux soins et au traitement antirétroviral qui sont actuellement suivies, et dont la dernière charge virale documentée est indétectable selon la définition de l’OMS, est de 85% au niveau national. Ce pourcentage varie entre 82% et 91% selon le centre de prise en charge, ce qui représente un bilan positif.

La stigmatisation persiste

Au total, de 181 PVVIH régulièrement suivies ont été interviewées,  

  • 20% déclaraient avoir été victimes de stigmatisation verbale ;
  • 30% déclaraient avoir été victimes de stigmatisation sociale ;
  • 13% déclaraient avoir été victimes de stigmatisation institutionnelle ;
  • 21% déclaraient avoir été victimes de stigmatisation physique ;
  • 93%  déclaraient se sentir assez ou très à l’aise lorsqu’elles évoquent avec leur professionnel·le de santé les problèmes en lien avec leur statut VIH qui les préoccupent ;
  • 64% souhaitaient que la fréquence de renouvellement de leur traitement antirétroviral par le/la professionnelle de santé qui les suivent soit modifiée
  • 51% déclaraient que le traitement antirétroviral fourni pour leur VIH provoque parfois des effets secondaires
  • 44% déclaraient que les frais dépensés (frais de déplacement, frais au centre de prise en charge) pour leurs soins liés à leur VIH sont coûteux.

 

Quelle est votre vision de la consultance solidaire dans les pays à ressources limitées ?  

L'assistance technique solidaire permet d'aligner l'expertise technique et « l’activisme/l'engagement » et c'est un mode qui est plus proche des ONG et des institutions de santé publique et de développement.

Ce mode d'assistance not-for-profit permet un transfert des connaissances et de l'expertise d'ONGs du Nord comme Solthis vers des ONGs issues de la société civile du Sud comme ATP+. Ce sont des ONGs qui partagent la même vision : vivre dans une société où les populations ayant un accès limité à la santé jouissent de tous leurs droits à une vie saine, positive et pleine d'équité et de dignité.

Je pense que ce mode peut faire partie des solutions pour remédier à une fracture qui s'installe de plus en plus entre le monde d'expertise technique et l'espace communautaire de plaidoyer et d'activisme.

En savoir plus sur la consultance Solidaire à Solthis

En savoir plus sur la Consultance Solidaire à Solthis avec Camille Estevenin, Chargée des assistances techniques

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