Avril 2022 – Juin 2025
Côte d'Ivoire
L’environnement institutionnel et juridique ivoirien présente de nombreuses insuffisances en matière de droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR). Il s’agit du seul pays de la sous-région francophone à ne pas disposer aujourd’hui d’une loi spécifique sur la santé sexuelle et reproductive (SSR). Ce manquement a des conséquences directes sur la santé des populations, notamment sur l’épidémie du VIH/Sida. La Côte d’Ivoire est d’ailleurs l’un des plus touchés de la sous-région par celle-ci, avec un taux de prévalence atteignant 2,4% et se concentre en particulier au sein des populations clés, dont les travailleuses du sexe (TS) (12,6%) et les trans (22,6%). La pénalisation d’activités connexes au travail du sexe en Côte d’Ivoire crée un climat d’insécurité pour les TS femmes cis et trans qui se sentent traquées. Elles sont alors poussées à la clandestinité, ont des réticences à saisir les tribunaux de police, ainsi qu’à accéder à la prévention et aux soins. Leur accès aux protections d’hygiène menstruelle reste limité, elles sont exposées au risque de vaginoses, et seules 39% utilisent une contraception. L’utilisation du préservatif n’étant pas systématique (forte somme d’argent contre des rapports non protégés ou agressions par des clients refusant une protection), elles sont ainsi très exposées à la transmission d’IST, dont VIH, aux Grossesses Non Désirées (GND) et aux avortements à risque. Elles sont aussi surtout exposées aux violences basées sur le genre (VBG). La transmission du VIH et les VBG présentent en effet des déterminants communs, et si les VBG représentent un facteur de risque direct et indirect de transmission du VIH, le fait d’être séropositif·ve au VIH est aussi un facteur de risque de VBG. Considérant ces intersections, il apparait essentiel d’associer les efforts de lutte contre les VBG et contre le VIH mais aussi d’adresser l’ensemble des problématiques liées aux DSSR des TS de manière holistique.
Objectif général
Améliorer les Droits et la Santé Sexuels et Reproductifs des travailleuses du sexe cisgenres et trans en Côte d’Ivoire et ainsi contribuer à l’atteinte des objectifs nationaux en matière de lutte contre le VIH/Sida Améliorer l’accès des travailleuses du sexe cisgenres et trans a des interventions prévention et de Réduction des Risques sexuels (Infections Sexuellement Transmissibles, VIH/Sida, Violences Basées sur le genre, Grossesses Non Désirées) et à des services de Santé Sexuelle et Reproductive complets et de qualité.
Bénéficiaires
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9 000 femmes TS cisgenres et trans
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Salarié·e·s des OSC partenaires dont 24 Éducatrices de Paires
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24 Professionnel·le·s de santé de 6 structures sanitaires partenaires du projet
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Plus de 250 personnes appartenant à l’environnement des TS : client·e·s, gérant·e·s
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Leader·euse·s communautaires et religieux
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Agents des forces de l’ordre et journalistes
Résultats
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Résultats atteints
86 TS ont participé à des ateliers co-construits avec les OSC et éducatrices paires, renforçant leurs capacités.
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Les éducatrices ont été formées à 8 modules SSR, auto-soin et VBG, testés sur des cycles de 4 séances.
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Des dispositifs de soutien ont été mis en place via les ateliers, avec implication d’une psychologue et appuie aussi les drop-in centers des partenaires pour améliorer la prise en charge adaptée aux travailleuses du sexe (TS).
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Pouvoir d’agir des TS : 81 % des participantes ont renforcé leur autonomie et leur capacité à dialoguer avec les soignant·e·s.
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95 % des femmes se sentent capables de consulter après avoir pratiqué l’auto-observation et l’auto-palpation.
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56 % des participantes utilisent le disque menstruel, réduisant les pratiques nocives pendant les règles.
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Les ateliers ont valorisé les savoirs des TS et créé un espace de confiance et de réappropriation du corps.
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Une sage-femme a soutenu les ateliers et un circuit de référencement a été mis en place, dans une approche féministe favorisant la prévention des VBG.