RENFORCEMENT DE SOLIDARITE FEMININE

A Djibouti, l’épidémie de VIH connaît une tendance à la baisse mais aussi une féminisation. D’après les estimations d’ONUSIDA en 2023, la prévalence du VIH chez les adultes âgés entre 15 et 49 ans est de 0,8. La cascade du dépistage et traitement du VIH à Djibouti demeure quant à elle loin de l’objectif des 95-95-95 : 76% des PVVIH connaissent leur statut, 31% sont sous traitement antirétroviral (ARV) et 23% des PVVIH ont leur charge virale supprimée. Par ailleurs, la couverture en traitement ARV chez les enfants entre 0 et 14 ans est près de deux fois plus faible que chez les adolescent·e·s et adultes de plus de 15 ans : 17% pour les premiers, contre 32% chez les seconds. Enfin, seulement 36% des femmes enceintes reçoivent des ARV pour la prévention de la transmission mère-enfant (PTME). Les populations clés sont particulièrement touchées par l’épidémie de VIH. D’après la dernière étude IBBS de 2012, la prévalence du VIH chez les travailleuses du sexe (TS) est de 13%n alors qu’aucune donnée n’est disponible pour les autres populations vulnérables. La stigmatisation et la peur de celle-ci demeurent fortes autour du VIH et au sein de ces populations clés. Les organisations de la société civile (OSC) engagées dans la lutte contre le VIH/Sida à Djibouti jouent un rôle essentiel pour le dépistage et la prise en charge des PVVIH au sein des populations clés et chez les femmes et enfants, adolescent·e·s et jeunes, dont Solidarité Féminine (SF).

Depuis 1995, SF s’engage pour améliorer les conditions de vie des femmes en situation de précarité et de leur entourage à Djibouti. Pionnière dans le plaidoyer pour la prise en charge des femmes vivant avec le VIH, SF intervient dans les domaines de la santé et du bien-être global ainsi que dans la promotion d’activités génératrices de revenus (AGR), en mettant l’accent sur les personnes affectées par le VIH. Son but est de briser l’isolement, de réaliser un plaidoyer pour le respect des droits des femmes, enfants et populations vulnérables, et de les soutenir dans tous les domaines sur le plan moral, financier, sanitaire et juridique. Des enjeux persistent sur l’alignement de la gestion associative de SF à la loi djiboutienne sur les associations et aux principes de la bonne gouvernance. Enfin, face aux nouveaux défis de SF depuis 2024, l’OSC doit clarifier son positionnement, mieux maîtriser son environnement et identifier sa plus-value en termes de prestation et de soutien pour ses populations cibles ainsi qu’au regard de ses nouvelles responsabilités.

Objectif général : Accompagner la structuration de SF via le renforcement de sa gouvernance associative et l’actualisation de son plan stratégique.