NOS PRIORITÉS SANTÉ

Notre mission historique
Solthis a été créée initialement pour combattre l’épidémie de VIH et permettre un accès large à une prise en charge de qualité et pérenne. En 2003, les données épidémiologiques étaient alarmantes, la mortalité et l’incidence ne cessaient d’augmenter en Afrique et l’accès au traitement antirétroviral ne couvrait qu’une infime part des besoins.
Lutte contre le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre : Enjeux et priorités
En Afrique de l’Ouest et du Centre, le VIH reste un défi majeur de santé publique. Malgré 20 ans d’engagements et de luttes avec une baisse notable de la mortalité (-55 %) et des nouvelles infections (-46 %), la région comptait encore en 2023 environ 5,1 millions de personnes vivant avec le VIH, avec 190 000 nouvelles infections et 130 000 décès.
Les progrès sont encourageants : 81 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 77 % sont sous traitement, et 70 % ont une charge virale indétectable. Pourtant, des vulnérabilités subsistent et justifient la poursuites de nos actions :
- Les enfants et adolescents vivant avec le VIH sont négligés : seulement 35 % reçoivent un traitement.
- La prévention de la transmission mère-enfant reste défaillante : 46 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ne sont pas traitées et 20 % des nouveau-nés sont infectés et sous diagnostiqués faute d’un accès suffisant au diagnostic précoce (26 %).
- Les adolescentes et jeunes femmes (15-24 ans) représentent 19 % des nouvelles infections, en lien avec les inégalités de genre, les violences basées sur le genre et un faible accès à l’éducation sexuelle.
- Les populations clés (travailleuses du sexe, hommes ayant des relations avec des hommes, usager.ère.s de drogues injectables) et leurs partenaires concentrent 34 % des nouvelles infections. Leur accès aux soins reste limité, entravé par la stigmatisation, la criminalisation (présente dans 92 % des pays pour le travail du sexe et 48 % pour les relations homosexuelles), une offre de soins peu adaptée et un accès encore très limité à la prévention (PREP) ou au programme de réduction des risques.
D’autres défis plus spécifiques doivent être affrontés pour assurer le succès à long terme de la lutte contre le VIH dans la région.
Le diagnostic du VIH est trop tardif : près de la moitié des personnes découvrent leur statut VIH à un stade avancé, souvent avec des infections opportunistes, dans un contexte de moyens diagnostiques et thérapeutiques insuffisants.
La stigmatisation reste une des plus élevée au monde, affectant le recours au dépistage, la qualité des soins, la relation de soin, la rétention dans les parcours thérapeutiques, ainsi que la qualité de vie des personnes concernées.
Si le traitement actuel à base de dolutégravir semble efficace et bien toléré, les ruptures d’approvisionnement menacent sa continuité. L’identification et la prise en charge des échecs thérapeutiques et des effets secondaires restent très limitées. Les innovations, comme les traitements injectables à longue durée d’action, ne sont pas encore disponibles.
Le vieillissement des personnes vivant avec le VIH entraîne une augmentation des comorbidités (diabète, pathologie cardio-vasculaires et rénales…), dont la prise en charge est encore mal structurée et souvent non prise en charge.
Enfin, la dépendance financière presque totale des Etats vis-à-vis des bailleurs internationaux pour la lutte contre le VIH, qui fragilise la pérennité des progrès.

Première cause de mortalité infectieuse chez les personnes vivant avec le VIH
Malgré une baisse de 27 % de l’incidence et de 38 % de la mortalité entre 2015 et 2023 en Afrique subsaharienne, la tuberculose reste la première cause de décès d’origine infectieuse. En 2023, environ 10,8 millions de personnes ont contracté la maladie et 8,2 millions de personnes ont été diagnostiquées dans le monde, mais 1,25 million sont décédées, dont 161 000 personnes vivant avec le VIH en faisant la 1ère cause de mortalité dans cette population.
Les défis restent nombreux :
En plus des défis liés aux faiblesses des systèmes de santé, la malnutrition, aggravée par le changement climatique, la précaritédes conditions de vie, aggravées par les déplacements de population suites aux crises et conflits, alimente la transmission de la tuberculose.
L’accès au dépistage reste un défi. Un quart des cas échappent toujours au diagnostic et les diagnostics sont souvent tardifs. Parmi les multiples raisons, le faible accès à la radiographie, au test rapide urinaire chez les personnes vivant avec le VIH et aux test rapides moléculaires (48 %) qui limite d’autant l’identification des formes multi-résistantes de la TB.
Si les femmes sont globalement moins touchées que les hommes, le péri-partum est une période à risque, mais cette réalité reste ignorée des programmes de santé publique. Les jeunes enfants sont aussi particulièrement touchés : on estime que parmi les 191 000 décès annuels lié à la tuberculose, 96 % n’ont pas été diagnostiqués et traités, malgré le développement des nouveaux outils diagnostiques qui tardent à être implémentés. Certaines populations, telles que les personnes en détention, celles souffrant de pathologie chronique comme le diabète, sont particulièrement touchées, mais encore insuffisamment identifiées par les programmes de luttes contre la TB.
L’accès au traitement et le succès thérapeutique des TB sensibles sont satisfaisants (88 %) mais ne doivent pas faire oublier les conséquences économiques dramatiques de cette pathologie pour les personnes touchées et leur famille, près de la moitié devant faire face à des coûts dits « catastrophiques » (>20 % de leur revenu annuel). De plus, la prise en charge souvent trop tardive, ne permet pas d’éviter les séquelles post tuberculeuses et leurs impacts sur la qualité de vie. Malgré les progrès et le développement de nouveaux traitements courts, le taux de succès thérapeutique des TB multirésistantes progresse lentement (68 %).
Enfin, en attendant le développement de nouveaux vaccins, l’implémentation du traitement préventif, dont l’efficacité est largement démontrée, progresse trop lentement avec 21 % des contacts familiaux et 56 % des PVVIH qui en bénéficient et, là encore, les traitements courts qui facilitent l’observance tardent à être implémentés.

Les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes, telles que la syphilis, la gonorrhée, le chlamydia, ou virales, telles que le papilloma virus ou l’herpès génital, représentent un problème de santé publique majeur dans le monde avec près de 1 million de cas par jour dans le monde, dont un quart en Afrique subsaharienne. En l’absence de traitement, elles peuvent entraîner des complications graves, des cancers du col de l’utérus, des problèmes de santé reproductive (infertilités, grossesses extra-utérines, issues défavorables de grossesse avec mort in-utéro et prématurité), des infections néonatales et une augmentation du risque de transmission du VIH.
Le dépistage et le traitement restent insuffisants, et l’approche syndromique, qui expose autant à un sous-diagnostic des IST entrainant peu de symptômes (fréquente notamment chez les femmes) qu’à une sur-prescription favorisant l’émergence de résistances, ne permet pas un traitement adapté.
Les jeunes et les population clefs sont particulièrement exposés en raison de la stigmatisation, du manque de services de santé adaptés, de l’absence de sensibilisation sur l’importance de ces infections et de la faiblesse des programmes de prévention.
Les priorités pour les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre sont l’intégration d’activités ciblant l’amélioration du diagnostic et du traitement des IST dans les programmes de DSSR, le dépistage et le traitement de la syphilis dans le cadre de la triple élimination, le développement de la vaccination HPV, du dépistage et du traitement de l’HPV et du cancer du col de l’utérus et le plaidoyer de la société civile en faveur d’une législation plus favorable aux droits et à la santé sexuels et reproductifs.

La 10ème cause de mortalité dans le monde
L’hépatite B représente un problème majeur de santé publique. On estime que 254 millions de personnes souffrent d’une hépatite B chronique entrainant 1,2 million de décès chaque année par cirrhose et cancer du foie. Un quart des personnes infectées par l’hépatite B vivent en Afrique de l’Ouest et du Centre, où la prévalence moyenne chez les adultes est estimée entre 8 % et 12 %, l’une des plus élevées au monde. Si la vaccination dans le cadre des programmes élargis de vaccination représente une avancée réelle, bien que la couverture de la vaccination progresse lentement, encore trop peu de pays en Afrique de l’Ouest et du Centre réalisent une vaccination à la naissance, pourtant essentielle pour réduire la transmission de cette infection aux nouveau-nés. Cette intervention étant d’autant plus essentielle que 90 % des décès liés à l’hépatite B sont la conséquence d’infection à la naissance ou dans la petite enfance. Les programmes de triple élimination, qui visent à réduire la transmission verticale du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B, sont une opportunité pour enfin s’attaquer à l’hépatite B.
Cependant, le dépistage, le suivi et le traitement des personnes vivant avec l’hépatite B et ses complications sont autant de défis majeurs. Les causes en sont multiples, mais l’absence de ressources humaines formées, l’absence d’organisation des systèmes de santé et l’absence de financement comme pour la lutte contre le VIH, la TB et le paludisme sont les principales. Le dépistage, les explorations pour connaitre le stade de la maladie et préciser les indications thérapeutiques, le traitement de l’hépatite B et de ses complications et le suivi des personnes vivant avec l’hépatite B sont peu disponibles dans la plupart des pays et à la charge financière exclusive des patients et de leur famille.

Les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre sont particulièrement exposés aux maladies infectieuses émergentes, telles que le virus Ebola, la fièvre de Lassa et plus récemment le mpox, favorisées par la déforestation et le changement climatique.
D’immenses progrès ont été fait en termes de capacité de surveillance épidémiologique et de capacité de réponse rapide suite à l’épidémie de virus Ebola. Cependant, chacune de ces émergences déstabilisent profondément les systèmes de santé et mettent en péril les activités de prévention, dépistage et prise en charge de l’ensemble des autres enjeux de santé. Le renforcement des systèmes de santé pour accroitre leur résilience face aux émergences est un enjeu prioritaire.

L’accès à la santé sexuelle et reproductive (SSR) et à la pleine expression des droits demeurent aujourd’hui un enjeu de poids. Les femmes en particulier continuent de se heurter à d’importantes difficultés pour disposer librement de leur propre corps. Les groupes vulnérables et marginalisés se confrontent à de nombreux obstacles pour accéder à des soins de qualité. Bien qu’ayant connu une dynamique positive, l’Afrique de l’Ouest fait face un ralentissement des progrès jusqu’ici réalisés. La région concentre une part importante des décès maternels du continent. C’est également en Afrique de l’Ouest que l’expérience de la maternité chez les filles de moins de 15 ans est la plus répandue, les exposant à de graves complications. Les jeunes filles y ont 20 % de probabilité de débuter une grossesse durant l’adolescence. La région présente d’ailleurs le taux le plus élevé de besoins non satisfaits en matière de contraception chez les adolescentes.
Pour autant, la mise en place de programmes d’éducation complète à la sexualité se confronte à de fortes résistances. Enfin, le fardeau des violences basées sur le genre continue de marquer les parcours de vie, traduisant les profondes inégalités sociales. Solthis a élaboré en 2023 un rapport pour une approche féministe des soins : promouvoir les droits et la santé sexuels et reproductifs pour toutes et tous, qui souligne les engagements de l’organisation pour des prises en charge plus inclusives. Reflétant les stratégies déployées par Solthis et ses partenaires sur le terrain, l’approche féministe des soins que nous proposons s’articule autour de trois axes :
- renforcer le pouvoir d’agir des femmes et promouvoir l’autosoin et la réappropriation du corps ;
- intégrer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l’ensemble des actions : prévention, réduction des risques et réponse ;
- centrer les services sur les personnes et en particulier les femmes et la prise en compte de leurs besoins spécifiques.
Positionnement et actions de Solthis pour promouvoir la santé sexuelle et reproductive
Afin de répondre aux besoins des populations en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR), notamment les plus vulnérables et les plus marginalisées (personnes vivant avec le VIH, les travailleur·euse·s du sexe, ou les personnes LGBT+), Solthis met en œuvre des interventions qui permettent, d’une part, de renforcer l’exercice de leurs droits sexuels et reproductifs et d’autre part d’améliorer l’accès à des services de SSR complets et de qualité.
L’organisation reconnaît l’importance d’une approche globale et intégrée afin d’accompagner les individus dans leur vie sexuelle et reproductive tout au long de leur vie, chaque service de SSR faisant partie d’un ensemble de composantes interconnectées en ciblant particulièrement les priorités suivantes :
- éducation sexuelle complète ;
- conseils et services de contraception ;
- prévention et prise en charge des IST/VIH ;
- prévention, dépistage et prise en charge du cancer du col de l’utérus ;
- prévention, dépistage et prise en charge des violences basées sur le genre ;
- renforcement de la prise en charge des publics jeunes et adolescents et prise en compte des besoins spécifiques des personnes en situation de vulnérabilité ;
- intégration des services de SSR et de VIH ;
- soins complets d’avortement.
Et au niveau des soins de santé primaires :
- prévention de la transmission du VIH mère–enfant ;
- soins prénataux ;
- soins obstétricaux et néonataux d’urgence ;
- soins postnataux ;
- référencement vers les structures adaptées.

Solthis s’inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) et l’ambition de faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2030. La plupart de ces décès seraient évitables si les systèmes de santé étaient renforcés dans leur ensemble. Solthis travaille pour assurer la disponibilité et la qualité des services de santé maternelle, néonatale et infantile.
En Afrique de l’Ouest et centrale (AOC), le taux de mortalité maternelle est de 724 pour 100 000 naissances vivantes, soit le taux le plus élevé au monde. Le risque de décès maternel en donnant la vie, c’est-à dire la probabilité qu’une fille de 15 ans meure des complications d’une grossesse ou d’un accouchement au cours de sa vie, atteint 1 sur 27 en 2020 en AOC, soit huit fois la moyenne mondiale.

La région Afrique de l’Ouest et centrale enregistre le taux le plus élevé de mortalité infantile, avec 92 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2021, soit un enfant mort toutes les 17 secondes dans la région (OMS, 2021), taux très éloigné de l’objectif des Nations unies d’atteindre 25 décès pour mille naissances vivantes en 2030. Au sein de cette mortalité infantile, la mortalité néonatale en Afrique de l’Ouest et centrale représente 30,5 décès sur 1 000. Pourtant, la plupart de ces décès seraient évitables si les systèmes de santé étaient renforcés dans leur ensemble.
La pneumonie et la diarrhée représentant à elles seules 29% de ces décès. La vaccination est l’un des meilleurs moyens de protéger les enfants de ces maladies. Pourtant, 1 enfant sur 5 n’a pas accès à ces vaccins. Il s’agit dès lors de travailler à tous les niveaux, du gouvernement à la famille, aussi bien dans les secteurs publics que privés.
Les projets de Solthis d’amélioration de la prise en charge infantile, de travail avec les communautés et les professionnels de santé, sont de bons exemples de l’ambition de Solthis pour allier renforcement des capacités, innovation technologique et empowerment des usagers.

À l’échelle mondiale, le cancer du col de l’utérus (CCU) est le quatrième cancer le plus courant chez la femme, avec 660 000 nouveaux cas en 2022. Toujours en 2022, plus de 94 % des 350 000 décès dus au cancer du col de l’utérus sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. En Afrique de l’Ouest, le CCU est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes. La quasi-totalité des cas de cancer du col de l’utérus (99 %) est liée à une infection par des papillomavirus humains à haut risque (HPV), un virus extrêmement courant transmis par contact sexuel.
Le HPV se transmet principalement par contact sexuel et la plupart des personnes sont infectées peu après le début de l’activité sexuelle. Les femmes vivant avec le VIH (FVVIH) sont plus vulnérables que les femmes séronégatives à une infection persistante par le VPH; elles ont six fois plus de risques de développer un cancer.
Nos action s’inscrivent dans la stratégie mondiale de l’OMS :
- Un monde où le cancer du col de l’utérus est éliminé en tant que problème de santé publique.
- Un seuil de 4 pour 100 000 femmes-années (taux d’incidence) pour l’élimination en tant que problème de santé publique.
- Les objectifs 90-70-90 suivants qui doivent être atteints d’ici 2030 pour que les pays soient sur la voie de l’élimination du cancer du col de l’utérus :
– Vaccination : 90 % des jeunes filles sont entièrement vaccinées avant l’âge de 15 ans.
– Dépistage : 70% des femmes sont dépistées à l’aide d’un test performant à l’âge de 35 ans et à nouveau à l’âge de 45 ans.
– Traitement : 90 % des femmes identifiées comme ayant une maladie du col de l’utérus reçoivent un traitement.

Les violences basées sur le genre (VBG) peuvent se définir comme « tout acte préjudiciable commis contre la volonté d’une personne et qui s’appuie sur des différences socialement attribuées entre les hommes et les femmes ».
Les adolescent.e.s et les jeunes sont particulièrement exposés aux VBG et notamment aux violences sexuelles. Ces violences peuvent être intrafamiliales ou extrafamiliales. Plusieurs études sur les violences sexuelles montrent que la grande majorité de celles-ci sont commises par une personne connue de la victime. Au niveau mondial, 1 jeune fille sur 10 âgées de moins de 20 ans affirme avoir été victime de violence sexuelle. Ces données sont probablement sous-estimées. Rappelons que tout âge confondu, on estime qu’1 femme sur 3 sera victime de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. Les périodes d’instabilité sociale et de vulnérabilité psycho-affective telles que l’adolescence sont reconnues pour être des périodes où les violences sexuelles sont accrues. De plus, dans différents pays, de nombreuses études ont révélé la fréquence importante des violences sexuelles en milieu scolaire. Perpétrées par d’autres élèves ou par les enseignants eux-mêmes, ces violences ont un impact majeur sur la déscolarisation ainsi que sur le nombre de grossesses non désirées chez les élèves.

Les effets du changement climatique touchent directement notre santé Les impacts sont déjà observables partout dans le monde : sévérité ou émergence de certaines maladies infectieuses, résistances antimicrobiennes, mais également augmentation des maladies chroniques, dégradation de la santé mentale et insécurité alimentaire. Le fardeau associé à ces problématiques montre l’importance d’adopter des approches et modes d’intervention basés sur une collaboration pluridisciplinaire permettant le lien entre santé humaine, animale et environnementale, et sur des projets contextualisés et localisés, s’appuyant sur les communautés à l’échelle de territoires, et comportant des composantes de suivi-évaluation et recherche opérationnelle. Le dérèglement climatique invite ainsi à de nouvelles formes de coopération en santé, au niveau international et au sein des communautés, afin d’améliorer la surveillance et la documentation des risques sanitaires, soutenir des stratégies d’atténuation et d’adaptation et ainsi mieux appréhender et réduire les impacts sur la santé.

Le dérèglement climatique est une des plus grandes menaces sanitaires actuelles. Il modifie fortement les déterminants fondamentaux de la santé. Partout dans le monde, les vagues de chaleur deviennent plus intenses et les inondations comme les catastrophes naturelles plus fréquentes.
Aussi, ces bouleversements fragilisent des systèmes de santé déjà vulnérables, accentuent les inégalités et mettent en péril la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau ou encore la santé mentale. Le stress, l’angoisse face à l’avenir, les déplacements forcés sont autant de réalités qui pèsent désormais lourd sur les épaules de nombreuses communautés.
Face à cette urgence, il est indispensable de penser la santé et le climat ensemble. Cela veut dire imaginer des politiques de santé capables de s’adapter aux nouveaux risques climatiques et des systèmes de santé plus résilients, renforcer les systèmes d’alerte et de prévention, mais aussi écouter et impliquer les communautés locales, souvent en première ligne face aux bouleversements.
Intégrer les questions de climat dans les actions de santé publique n’est plus une option, c’est une nécessité. Cela passe par des réponses concrètes, proches des territoires, mais aussi par des coopérations internationales pour mieux anticiper, s’adapter, et protéger les populations, aujourd’hui et demain.
Réduire et atténuer les impacts du changement climatique sur la santé, c’est aussi agir sur les causes, en promouvant des modes de vie et de développement plus durables, plus équitables et respectueux des écosystèmes dont dépend notre survie. Car en protégeant la planète, c’est aussi notre santé que nous protégeons.