Depuis mon enfance, je voulais devenir médecin pour aider les femmes. Mes parents rêvaient que je sois ingénieure, mais j’ai choisi la voie de sage-femme, par passion. Au début, j’ai travaillé dans un village où je suis devenue un modèle pour les femmes que j’ai aidées. Ce n’est pas pour l’argent que je fais ce métier, mais par amour.
Aujourd’hui, je travaille à Espace Confiance, auprès des populations clés. Solthis m’a aidée avec des formations sur les représentations, les cas de viol et les IST. Notre rôle, c’est de soigner, un point c’est tout. On n’a pas le droit de juger nos patients, peu importe leur orientation sexuelle. Ici, on les met à l’aise, c’est comme à la maison ! Avant, je faisais un soin sans demander l’avis de mes patientes. Maintenant, je prends le temps de me présenter, j’explique tout ce que je vais faire et je demande leur consentement.
Avec Solthis, on a aussi commencé l’approche de l’auto-injection (Sanaya Press) contraceptive. Au début, les sages-femmes et les femmes étaient réticentes. Mais Solthis m’a formée. Quand une femme vient au centre, elle a souvent peur de l’auto-injection. Il suffit de prendre le temps de lui expliquer pour qu’elle comprenne. Je fais toujours trois séances avec elles. Quand elles deviennent autonomes, je ne peux pas décrire la joie qu’elles ressentent, quand elles ont le pouvoir d’agir sur leur corps et santé.
Avant, les femmes et notamment les travailleuses du sexe, ne venaient pas au centre. Aujourd’hui, même si le projet POUVOIR est terminé, elles continuent à venir, grâce au bouche à oreille. Elles font vivre le centre. Nous, on est formées, on les reçoit et on les soigne. Beaucoup ignorent encore leurs droits. Alors je continue à sensibiliser, à aller sur les sites, à former d’autres sages-femmes. Pour que chaque femme, chaque personne clé, se sente écoutée et respectée.
