Quand j’avais 8 ans, j’ai vu une infirmière à l’hôpital : grande, gentille et pleine de compassion. Elle aidait une femme démunie, et j’ai dit à ma mère : « Je veux être comme elle. » Ma mère a ri et m’a répondu : « Tu peux l’être si tu le veux. » Ce moment m’a marquée à jamais.
Mon parcours vers le métier d’infirmière a été long. J’ai travaillé dans l’audiovisuel, dans un hôtel, et même dans une association pour les personnes atteintes de drépanocytose, tout en élevant mes jumeaux (dont l’un est handicapé). En 2008, à 32 ans, j’ai réussi mes examens d’infirmière et j’ai rejoint une unité VIH. Au début, je ne savais pas grand-chose sur le VIH. J’ai étudié des livres chez moi, j’ai appris auprès de mes collègues, mais tout a changé lorsque Solthis m’a formée.
Avant, nous ne gardions pas nos patients, ils venaient une fois puis disparaissaient. Aujourd’hui, nous avons 250 patients, seuls deux sont décédés, et nous parvenons à les garder ! La majorité d’entre eux ont une charge virale indétectable, y compris les femmes enceintes, ce qui nous permet de protéger leurs nouveau-nés. J’accueille chaque patient avec le sourire, je leur explique ce qu’est le VIH dans leur langue locale et je m’assure qu’ils suivent leur traitement. S’ils manquent des visites, je les appelle. S’ils ont faim, je leur trouve de la nourriture.
Un jour, une infirmière m’a demandé : « Pouvez-vous vous occuper de ce patient ? » Il était gravement malade : perte de poids extrême, émacié, séropositif, atteint de tuberculose et sans personne pour le soutenir. J’ai dit à la direction : « Nous devons l’aider. » Nous l’avons lavé, lui avons donné ses médicaments et, en seulement trois semaines, il allait mieux. Lorsque l’infirmière l’a revu plus tard, elle m’a dit : « Vous avez ressuscité un homme ! » Aujourd’hui, sa charge virale est indétectable et il revient régulièrement nous voir.
Les équipes de Solthis ne m’a pas seulement formé, elles m’ont donné les moyens d’agir. Ils nous ont fourni des réfrigérateurs, des meubles, et ont même refait le carrelage de notre unité. Ils m’ont appris à gérer les stocks, à défendre les intérêts des patients et à faire de notre clinique un « site modèle ». Je suis maintenant moi-même formatricce. Je veux étudier le VIH à l’université pour aider encore plus. « Solthis m’a permis d’atteindre un niveau d’excellence, dis-je aux autres. Elle m’a donné les outils pour sauver des vies et l’espoir de continuer. »
